vendanges
Le jour béni, amour, est comme toi - voici
son portrait sous le feu de ces rimes ardentes :
Une beauté fugace et déjà transcendante
Debout, dans l'éphémère, une suprématie,
Un élan de soleil que l'on voudrait toujours
Croisant nos exi-stances, édifiant l'idéal!
Nous les rencontrerons en France, à Montréal
Car ils sont tant voulus, reviennent les beaux jours
Et notre vœux, en double, est au moins suffisant,
Le tien est supérieur tant il est séduisant
Mais je converse aussi un peu avec les anges
Et il n'est aucun point du tellurique globe
Que notre magie blanche, en vérité, n'englobe:
Les jours bénis se cueillent et j'aime nos vendanges
Vole dans l'air un goût de cendre
RépondreSupprimerEt dans l'âtre un bois brûle fort,
Pendant que le village dort.
J'ai des chaînes que je veux tendre
D'étoile en étoile, et m'y rendre
Pour danser sur ces chaînes d'or,
Par-dessus l'étang dont le bord
Verra les frondaisons descendre.
C'est une cloche de feu rose
Qui sonne au ciel. Je me repose
Après avoir goûté l'air pur.
Il pleuvra de l'encre de Chine
Et ce seront des gouttes fines
Traçant des lignes sur les murs.