L'autre soir
Je nous ai vu ensemble et heureux sans le dire
Sur une plage blanche et sous l'astre radieux
Une vague est un son, la musique est ton rire
L'harmonie de nos sphères est au monde un adieu
Enlaçant de tes courbes une ligne parfaite
Plongé dans tes cheveux, je ne vois plus le temps
Le soleil est couché quand je lève la tête
Et pourtant ai-je chaud - n'est-ce pas inquiétant ?
Les étoiles sourient au bleu qui nous étreint
Je crois bien qu'elles-même, en feront un quatrain
Pourvu que sous leur clarté, nous nous enlacions
Mon âme a épousé la tienne bien avant
Que nos corps ne le fassent et dans cet océan
Je saisis mieux l'ampleur de nos dissertations
Tout le monde nageait. Tu lisais sur la plage.
RépondreSupprimerAucun nuage noir ne traversait les cieux.
Un mot de Du Bellay te fit lever les yeux
Et doucement sourire en me montrant la page.
Ce regard, ce sourire, au seuil de mon grand âge;
Ce n'est pas triste, en soi, de devenir trop vieux,
Ni de se souvenir d'autres temps, d'autres lieux,
Car les prés, en hiver, ne regrettent l'herbage.
Poètes du passé, ma plume est malhabile
Pour suivre les sentiers qui vous furent faciles,
Mon arc ne lance pas de vos fabuleux traits.
J'aime qu' un jeune coeur à vous lire s'amuse,
Et je veux emprunter son sourire à ta muse,
Du Bellay, même quand tu écris de Regrets.