Si gris que soit un jour, on sait qu’il finira Et que le lendemain sera joyeux (peut-être). Ceux qui n’ont aujourd’hui personne dans leurs bras A l’amour cette année ont chance de renaître.
Or, tant que sous nos pieds la Terre durera, Cultivons l’illusion que nous en sommes maîtres. Rêvons-en chaque soir dans la douceur des draps, C’est chose qu’ici-bas chacun peut se permettre.
Si d’année en année on y croit un peu moins, Notre espoir diminue et ne disparaît point ; L’homme est un animal abreuvé d’espérance.
Mais quand nous en serons à nos derniers instants, Quand adieu nous dirons à ce monde inconstant, Ah, quel soulagement dans cette délivrance !
De ce carré d'érable aux effluves azurées Les regards s'interrogent à sa surface, enfin, De ce rouge carré, nul œil n'a mesuré Ni au ciel et plus haut, son début ou sa fin Non pas cette escarmouche entre les politiques, Pas plus qu'un syndicat manœuvrant quelques jeunes Pas la hausse évoquée des lycées mercatiques Ni la loi matraqueuse et, suivant, quelques jeûnes Forment un tableau conforme aux rouges de la rue Sont une mosaïque aux mêmes tons qu'ici Et représentent, en un , les chemins parcourus Les panneaux là, levés contre des inerties Alors, si Mon réal, je te devais un texte Eût-il fallu des mots, ou reproduire un son Des casseroles et des marmites à l'unisson ? Je cherche et je ne vois aucun autre prétexte
Tout en ma maigre forme étonne l'inertie Et je surprends mon esprit d'exister encore Mais de rien, je déterre une force infinie - Les vagues de la nuit n'ont pas détruit mon corps. Tout, en mon faible esprit consterne la raison Moi qui connait - un peu - les tréfonds de mon âme Sait combien je voudrais tomber en pâmoison Contredire, un instant, ma résistance infâme Aux coups l'on s’accommode ainsi qu'un étrier Mais de celui d'avoir ne sais-je m'habiller Et j'avance en voulant écrire davantage. Car embrasser vraiment, de fureur ma douance - À ne pas succomber, me permet l’existence - Et l'indolence acquiesce à mes accès de rage.
Qu'ai-je donc rencontré, baignés mes yeux de fange ; De merveilleux humains, des humains lumineux Dans un filtre de boue ; le physique épineux À nos sens éphémères est le malin de l'ange. Qu'ai-je donc émacié, qui n'était point charnu, En si las sentiments criés jusqu'au matin De ma gorge d'hier ? À l'émoi ponantin Plus rien n'est à coucher et suffisant, le nu. Voyez-vous que je vois, d'archangéliques mots, Les amis, l'éphémère en minois bien connus, Ce qu'il reste de rien une fois advenus Les emmerdes du monde. En réflexion d'émaux Ainsi que l'or, à l'heure nocturne piégée, S'extraient du ténébreux de sérieux passagers.
Si gris que soit un jour, on sait qu’il finira
RépondreSupprimerEt que le lendemain sera joyeux (peut-être).
Ceux qui n’ont aujourd’hui personne dans leurs bras
A l’amour cette année ont chance de renaître.
Or, tant que sous nos pieds la Terre durera,
Cultivons l’illusion que nous en sommes maîtres.
Rêvons-en chaque soir dans la douceur des draps,
C’est chose qu’ici-bas chacun peut se permettre.
Si d’année en année on y croit un peu moins,
Notre espoir diminue et ne disparaît point ;
L’homme est un animal abreuvé d’espérance.
Mais quand nous en serons à nos derniers instants,
Quand adieu nous dirons à ce monde inconstant,
Ah, quel soulagement dans cette délivrance !