Ainséité



D'où provient cette invite qui scinde dans l'intime
De tourments orageux et d'abimes pesants,
L'usuelle rémission, le bien satisfaisant
Ce qui habituellement jamais ne s'exprime ?

D'où provient ce cri qui annonce l'eau des yeux,
Et gèle le fond des oniriques visées
Quand exhorte l'honnête à magique virée
Et la crainte du nu, du céleste l'Adieu ?

Bien qu'il soit, aux lueurs de tierces d'acuité
Plus aisé de saisir, en ce déchirement
Du contrôle et du rêve certains apitoiements
Inutiles - fâcheuse est cette ténuité !

A vivre chaque nuit le dilemme du choix
De tristesse docile aux accents routiniers
Et piteuse sébile aux libres aumôniers -
Est-ce affranchi que l'on paie ce qu'il nous échoie ?

Ô terrible problème ! L'épineuse question
D'une médiane voie dans l'étroite nature
En son sein abritant, et ce cœur immature
Et le captieux esprit aigrissant la friction !

Et pendant qu'une muse à nouveau guindera
De cette dualité une source unifiante,
Ô funeste ballet ! Mes issues défaillantes
Seront de son absence l'unique lauréat.

Commentaires

  1. Voix contre voix, deux coeurs perdent la note intime.
    Leur sang les fait trembler, l'air leur devient pesant ;
    Et même quand leurs mots se veulent apaisants,
    C'est un désespoir nu qui aux souffles s'exprime.

    L'amour, qui de leur vie se voulait note ultime,
    L'amour, qui point ne doit se montrer malfaisant,
    Leur parle de malheur, et même, en se taisant,
    Transforme chaque nuit en effrayant abîme.

    Le rêveur aguerri, au creux d'un cauchemar,
    De son sens poétique a fait un étendard :
    Monstres, je vous connais, produits par ma nature.

    Quand j'étais un enfant, vous m'avez fait grandir ;
    Face à vous je n'ai plus le besoin de brandir
    Le courage insolent des êtres immatures.

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