Poudroiement

Emprunter à l'un le moraliste discours
Quant à rendre puéril maturité normale
Habille de bon ton et teintes floréales
Ce qui pourtant déjà vient seul à son secours
L'on pourrait par erreur mélanger gauchement
Le lointain statufié et les vagues atteintes
Imperméables à superficielles étreintes -
Et l'ineffable majesté du firmament.
Assimiler ainsi usage de raison
Et conforme prescience de l'extrait des saison
Serait mutuellement ragréer par en bas :
À incongrûment noter ce qui ne peut l'être
Et congrûment dénoter du simple paraître
Se retrouve le Vrai en terne célibat.
Abélard, dont le peuple admirait les discours
RépondreSupprimerA pour amante pris la très sage Héloïse,
Et l'histoire nous dit combien cette entreprise
Le laissa tous les deux sans joie et sans secours.
Bien que leur aventure eût ainsi tourné court,
Héloïse est restée sous cette étrange emprise.
A leur sort inhumain ces deux âmes en prise
Ne perdirent contact, au long de leur parcours.
Et quand je pense à eux, je leur donne raison,
Car, n'ayant plus de fruits dans leur froide saison,
Ils cultivaient la fleur des amours impossibles.
J'admire même un peu leur double célibat.
Chacun de leurs deux coeurs, qui contre l'autre bat,
A le droit de ne pas demeurer impassible.
"Les laissa" (quatrième vers)
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