Faim

Beauté facile n'existe pas
Ou pour des yeux voués à s'éteindre
Attendre ainsi, d'un rêve étreindre
Qu'il s'évapore au premier pas
L'honnêteté anachronique
Ne mens, n'invente et ne dis rien
D'intéressé ou d'aérien
N'oriente rien de tyrannique
Parfois des yeux non éduqués
Voudraient la lumière orienter
Et camoufler sa réflexion
Mais d'où qu'elle vienne, elle touche aussi
Les yeux lassés qui, éblouis
Attendent encore l'irradiation
Beauté facile n'existe pas
Pour autant devons-nous la taire
Par peur de perdre, ou de déplaire
Par crainte de causer du tracas ?
Si le ciel est ainsi couvert
D'hypocrisie et de torpeur
C'est à vouloir narrer l'erreur
D'un 'avoir' remplaçant le 'faire'
Mes yeux ne sont plus pertinents
Qu'à essayer dorénavant
De réparer quelques erreurs :
L'envie, la quête, la vérité
Dans un monde ayant crédité
Les éclats lumineux du cœur.
L'épouvantail s'est senti lourd,
RépondreSupprimerEt las de rester au soleil.
Hélas, que de temps sans sommeil,
Sans promenade et sans amour.
Planté là dans le vent marin,
Sans jamais parler à personne ;
Sans qu'heure joyeuse ne sonne,
Planté là comme un mandarin.
Sans pouvoir manger un seul fruit.
Enviant moineaux et moinelles
Et plus encore une hirondelle :
Heureux qui dans les airs s'enfuit !
Son rôle lui a tant pesé
Que l'épouvantail en révolte
Cessa de garder la récolte,
En corbeau métamorphosé.