Et las...

On l'a pourtant connu, ce désarmant sourire
La main abandonnée dans ses cheveux au vent
L'abyssal abandon qui fait envier, avant
Rechercher aujourd'hui cet immanent soupir
On en a profité, de cet accord majeur
Souvenir alchimique voilà plusieurs hivers
Et ce visage tatoué, et ce parfum offert
Ne sont-ils plus vivants, en posthume mineur ?
Car on pleure bien assez sur un Chopin nocturne,
Pour ne pas dire, hélas, combien ces larmes diurnes
Font de ce nouveau jour un espoir convenu
Et l'on rit bien assez, pour ne pas dire, hélas
Combien de notre amour, inavoué nous somme las
Combien sans cette quête, nous serions tous perdus.
Partager l'insomnie, partager un sourire,
RépondreSupprimerMême si ce n'est pas bien longtemps ni souvent,
C'est comme naviguer, poussés d'un même vent,
Trouver d'un même coeur le meilleur et le pire.
C'est un accord qui semble impossible à construire ;
Qui dira comme on tremble, un jour, en le trouvant?
Mais dans cet univers chaotique et mouvant,
On craint de ne pouvoir nulle part le conduire.
Qu'il nous suffise alors d'un seul instant nocturne
Chaque fois qu'au zénith on voit briller Saturne !
Pour ce fatal instant, ce monde est advenu.
J'entends sonner le glas, au clocher d'une église,
De ce timide amour qui n'était pas de mise,
Mais je n'ai nul regret de m'y être perdu.